Tel a été dans ses grandes lignes le parcours du physicien Vassily Nesterenko après l'accident de Tchernobyl. Rappelons que l'on trouve son récit sobre et sans pathos de cette période de sa vie, écrit en 2003, à :
http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=base_documentaire:articles-2003:etb-137. A lire en premier lieu.
Il est vrai que dans l'URSS engagée par Mikhaïl Gorbatchov dans le processus de Glasnost et de Perestroïka tout devenait possible. Les cadres hiérarchiques se disloquaient, l'esprit d'initiative réprimé depuis trois générations trouvait des conditions propices à son éveil, et, point capital, la société restait encore imbue du primat de l'intérêt collectif. Ces conditions très particulières ne sont pas étrangères à la réaction spontanée de tout ce que l'Union comptait de scientifiques. Si l'armée fut massivement mobilisée pour la bataille de Tchernobyl, on trouva à ses côtés, dans les heures critiques, les responsables de la sûreté atomique, comme l'académicien Valery Legassov et ses adjoints, des physiciens nucléaires de haut niveau tel Evgueny Velikhov, conseiller scientifique de Gorbatchov etc…
Ces gens ne se défilaient pas. La Patrie, la Sainte Russie, courait un grand danger.
Par ailleurs, des scientifiques non liés avec l'industrie atomique et la physique nucléaire s'engagèrent délibérément au plus près du danger, tel l'académicien ukrainien, Vladimir Tchernooussenko, mathématicien de son état, qui coordonna le travail d'un groupe de 1 500 hommes employés à la construction du sarcophage et, comme la plupart des liquidateurs, y perdit sa belle santé. Passée cette période de crise aigüe, le plus notable est l'implication totale sur le terrain des conséquences de l'accident de très nombreux académiciens, professeurs et directeurs d'institut ou de laboratoire. Citons en ici quelques uns :
Dmitro Grodzinsky, qui étudia les transferts réels des contaminants de l'environnement vers l'Homme et mit ainsi à mal le modèle utilisé par la CIPR.
Evgueny Konoplya, académicien radiobiologiste biélorusse récemment décédé, qui caractérisa les contaminations corporelles.
tant d'autres qui ont publié des milliers d'études scientifiques et médicales absentes en quasi totalité des références retenues par l'UNSCEAR.
Dirigées par eux, des équipes de chercheurs se sont réparties depuis le cœur de la zone interdite jusqu'aux régions peu contaminées.
On retiendra aussi la figure éminente du Pr Roza Goncharova, directrice du Laboratoire de Sûreté Génétique de l'Institut de Génétique et de Cytologie de l'Académie des Sciences de Biélorussie à Minsk. Dès 1986, elle obtint les crédits pour lancer une longue recherche sur l'effet du Cs137 sur l'instabilité génomique, un travail pionnier mené durant 11 ans sur 22 générations de campagnols roussâtres. L'enseignement qu'elle en a tiré est très inquiétant : bien que la radioactivité baisse, l'instabilité génomique augmente de génération en génération. Les crédits pour poursuivre dans cette voie lui ont été coupés en 1998.
Dans ce contexte exceptionnel, il n'y eut pourtant qu'un Vassily Nesterenko. Quitter l'institution, affronter l'incompréhension puis l'hostilité d'une partie de l'establishment, consacrer son énergie, son intelligence et ses multiples compétences à la protection des plus vulnérables, les enfants, parce que c'était (et reste) prioritaire, prendre tous les risques, il a été le seul technocrate de haut niveau à faire le saut. Le seul.
Le témoignage de Wladimir Tchertkoff, à trouver dans Tchernobyl forever, éclaire l'extrordinaire aventure humaine dans laquelle se lança ainsi sans filet de sécurité Vassily Nesterenko après Tchernobyl.
Qu'a fait BELRAD ? En quoi BELRAD est-il irremplaçable mais aussi indispensable ?
Depuis le témoignage écrit en 2003 mentionné ci-dessus, l'Institut BELRAD a poursuivi ses activités, toujours à la limite de ses moyens et des contraintes imposées par les autorités du pays.
Les données factuelles ci-dessous résument, en guise de rappel, les récits de 2003 et 2005 (version augmentée en anglais du précédent) de l'activité de Vassily Nesterenko et les événements ayant conduit de fil en aiguille à la création de BELRAD.
Du 28 avril à septembre 1986 : reconnaissance de la situation radiologique, survol du réacteur en feu pour évaluer le risque radiologique couru par les liquidateurs, interventions auprès des autorités soviétiques (Comité Central du Parti Communiste, Ministères de la Santé et de l'Agriculture, et Service de l'Hydrométéorologie — dirigé par Youry Israël également chef de la Commission de Liquidation de l'accident) et du gouvernement du Belarus pour obtenir la distribution d'iode et une évacuation préventive générale jusqu'à 100 km de Tchernobyl, établissement des cartes de la contamination du Belarus par les césium, strontium et plutonium. Le gouvernement biélorusse transmettra les cartes aux autorités soviétiques mentionnées ci-dessus. Aucune des mesures préventives réclamées par V. Nesterenko avec l'appui d'autres scientifiques ne sera mise en œuvre, exceptés l'évacuation complète début mai de la zone des 30 km, l'éloignement de mai à septembre de plusieurs centaines de milliers d'enfants de la région de Gomel et l'évacuation complémentaire en septembre de 24 600 personnes soumises à plus 50 µSv/h… soit 0,44 Sv/an.
La demande de l'évacuation de 50 villages supplémentaires proches de Moguilyov au début 1987 fut rejetée et conduisit au renvoi des instances du Parti, en mars 1987 de N. Borisevich, Président de l'Académie des Sciences du Belarus, et en juillet 1987 de V. Nesterenko.
Durant cette période Nesterenko envoya l'équivalent de 4 volumes de 250 pages chacun de notes, correspondances, rapports et demandes aux différentes autorités concernées. Mais tout ce qui touchait Tchernobyl et ses conséquences resta couvert par le secret jusqu'au printemps 1989.
Le scandale de la situation du cheptel malade et la dégradation de la santé des enfants contraignirent en effet début 1989 à la levée des secrets et à la publication des cartes de la pollution radioactive de l'URSS par la Pravda, mais aussi permirent la publication dans la revue Rodnik en 1990 d'une partie des documents accumulés par Nesterenko. Ils montrent la responsabilité accablante de toutes les instances d'Etat impliquées dans la « gestion » de la crise de Tchernobyl. Leur diffusion a dû être ressentie comme un camouflet cuisant par bien des puissants en place.
Cette séquence établit que Vassily Nesterenko était devenu l'homme crédible pour imposer un programme de radioprotection pour le Belarus. Déconsidérées par leur traitement irresponsable de la crise, les autorités politiques se trouvaient contraintes de lui fournir les autorisations pour les actions qu'il demandait d'entreprendre et de lui en donner les moyens d'au moins un début de réalisation.
Cependant Nesterenko ne pouvait pas ne pas être conscient qu'en tant qu'homme du recours arrivé par le discrédit public de ceux qui avaient récusé ses alarmes et refusé ses demandes, il s'était placé au centre d'une cible que ces hommes, obligés de l'assister en faisant bonne figure, allaient tôt ou tard mettre dans le collimateur de leurs armes. Il croyait certainement n'avoir pour adversaires que des fonctionnaires obtus et des politiciens déconsidérés, ce qui devait dans son esprit lui laisser le temps d'asseoir solidement sa position. Il ignorait que dès les premières heures après l'annonce officielle de la catastrophe, le 28 avril 1986, les plus hauts responsables de la radioprotection mondiale avaient conseillé aux autorités de l'URSS de se contenter, plus par acquit de conscience que par nécessité, de recommander seulement de ne pas boire l'eau de pluie et de contrôler la radioactivité des aliments. Ces gens-là aussi pouvaient se sentir concernés par la révélation du désastre que leurs bons conseils avaient déclenché. Ils n'avaient aucun intérêt à ce que la stratégie de déni qu'ils étaient en train de préparer pour n'être en aucune façon mis en cause se trouvât contournée par l'accumulation de données indubitables que V. Nesterenko ne manquerait pas d'amasser. L'homme avait apporté la preuve de ses capacités, de son courage, de sa détermination et de son total désintéressement. Un homme extrêmement dangereux si on le laissait agir sans entraves.
Nesterenko ne se doutait certainement pas non plus qu'il exciterait la jalousie d'opportunistes « bien intentionnés » qui se saisiraient incessamment de Tchernobyl pour sortir d'un relatif anonymat et se placer sous les feux de la rampe humanitaire. Ceux-là aussi ont implacablement résolu de le discréditer et de dénigrer son travail, y compris post-mortem quand il s'est agi pour eux de prendre pied au Japon après Fukushima, où l'expertise de BELRAD s'est trouvée très sollicitée dès les premiers jours d'après le 11 mars 2011.
Une chose dont Nesterenko était très conscient en revanche, dont il traite dans ses récits de 2003 et 2005 : la contrainte économique. Il sait que l'Etat Belarus n'a pas les moyens d'assurer durablement une radio-protection efficace sur l'ensemble des territoires contaminés non évacués. Il suggère que le responsable du désastre, l'URSS, prenne en charge une partie du fardeau. Et que la Communauté internationale apporte également son aide. Ce qu'elle fera en suivant les avis des radio-protecteurs et de leurs supplétifs, comme le CEPN, une association de quatre membres (EDF, AREVA, CEA et IRSN). Son siège se trouve dans l'établissement du CEA à Fontenay-aux-Roses près de Paris et son Directeur, heureux « hasard » de la cooptation, a été Président du Comité N° IV de la CIPR, chargé de l'application des recommandations de la Commission ! La doctrine de la CIPR est basée sur l'optimisation. Il s'agit donc de faire en dépensant le moins possible dans l'immédiat pour un bénéfice sanitaire futur inchiffrable mais sensé équivalent… Peu dépenser est la préoccupation de toujours de la Commission européenne quand elle décide de faire un geste. Ce seront les projets ETHOS, puis CORE, de 1996 à 2003. Il s'agit de programmes psycho-culturels que l'on confiera pour l'essentiel, sous la houlette du CEPN, à ces inévitables et pléthoriques bataillons de sociologues et psychologues universitaires toujours à l'affût du moindre contrat. Ils seront envoyés là où l'on a décidé d'évincer BELRAD.
Revenons au tournant de la levée des secrets. Effectivement les choses se débloquèrent. Des évacuations supplémentaires furent programmées (140 000 personnes entre 1990 et 1993), des opérations de décontamination mobilisèrent 200 000 liquidateurs supplémentaires.
Trois cents radiamètres pour les aliments furent produits à Minsk et 4 000 d'un autre modèle furent fournis par la Russie.
Sur ces entrefaites, dès le printemps 1989, A. Sakharov, A. Karpov et A. Adamovich suggérèrent à V. Nesterenko de créer un institut de radio-protection indépendant du gouvernement. Le projet de BELRAD était conçu. Il rencontra l'assentiment du chef du gouvernement de la République de Biélorussie, V. Kebich. Il prit d'abord la forme d'un Centre scientifique et pratique de radioprotection, dénommé “Radiometer”, qui visait à produire des radiamètres de bonne qualité, à assurer l'information et l'éducation du public à la radioprotection, et la mise en place d'un système non-gouvernemental de mesure de la radioactivité des aliments dans les régions du Belarus touchées par Tchernobyl. L'assentiment du Soviet Suprême fut également sollicité. Ultérieurement, vers la fin 1990, Radiometer fut réorganisé en une entreprise de droit privé à qui V. Nesterenko donna le nom d'Institut de Protection contre les Radiations BELRAD.
BELRAD développa un compteur appelé Sosna (pin en français), dont plus 300 000 exemplaires furent produits dans trois usines. Il mit au point et construisit plus de 1 000 exemplaires du radiamètre très sensible RUG-92 pour les besoins du Ministère de l'agriculture du Belarus et pour l'Union des coopératives biélorusses.
Dès 1989 le Comtchernobyl (Comité Tchernobyl, entité gouvernementale) confia à Radiometer la création et la gestion d'un réseau de Centres Locaux de Contrôle de la Radioactivité (CLCR). Entre 1990 et 1992, BELRAD créa et implanta 370 CLCR. Les quarante premiers furent financés par la fondation d'A. Karpov. A cette époque le Comtchernobyl finança la production des instruments et la diffusion de l'information fournie par les CLCR. A cette époque…
Entre 1990 et 1996, Nesterenko affina la méthode de BELRAD.
Malgré l'éducation des familles, les informations aux agriculteurs sur les bonnes pratiques et la mesure de la radioactivité d'un maximum d'aliments, il s'avéra très vite que les contaminations corporelles pouvaient rester très élevées. En contact étroit avec l'Institut médical de Gomel, dirigé par Youry Bandazhevsky, Nesterenko se rendit compte que ces contaminations dépassaient souvent de beaucoup la limite de l'ordre de 50 Bq/kg, valeur au-dessus de laquelle Bandazhevsky notait une dégradation fréquente de la santé des enfants, du fait que le choc initial dû à l'I131 du nuage les avait rendus radio-sensibles.
Il créa des laboratoires mobiles équipés de fauteuils anthropogammamétriques et mit sur pied un programme intensif de mesures de la radioactivité corporelle, surtout celle des enfants, dans un cadre scolaire essentiellement. En parallèle, il approfondit la question de l'accélération de l'élimination des radioéléments incorporés et de la protection de l'organisme contre les radicaux libres générés par les rayonnements ionisants.
Ses évaluations l'amenèrent en 1997 à commencer par distribuer le complément alimentaire ukrainien Yablopekt qui venait d'obtenir son homologation par le Ministère de la santé du Belarus, . L'année suivante il obtient l'autorisation du Pt Lukashenko de lancer au Belarus la production d'une préparation similaire. Le laboratoire biélorusse pressenti restant inactif, Nesterenko développa avec l'aide d'un laboratoire allemand l'additif connu maintenant sous le nom de Vitapect, distribué mondialement. C'est l'année où commencèrent de nombreuses manœuvres tortueuses pour dégommer BELRAD, en partie orchestrées par un médecin radiothérapeute allemand qui aurait à l'évidence aimé avoir une sorte d'exclusivité au Belarus et trouvait que la place prise dans le paysage par l'Institut lui faisait ombrage, Edmund Lengfelder. Les critiques publiques de Nesterenko contre les limites légales de contamination, qu'il considérait trop élevées, à juste titre comme chiffré au chapitre 1 ci-dessus, agacèrent certainement toutes les autorités, y compris le Président. C'en était trop !
Les brimades et menaces s'ajoutèrent à une réduction drastique des crédits. En 2003 il ne restait plus que 56 CLCR, 19 en 2005 et une dizaine aujourd'hui… L'action la plus dangereuse dirigée contre BELRAD a suivi une attaque au vitriol de Edmund Lengfelder contre Vassily Nesterenko qu'il accusait d'être à la solde de l'industrie atomique dans un rapport labellisé Otto Hug Institut, diffusé en janvier 2007. Le 25 juin 2007 en effet, suite au refus de Nesterenko d’assumer la direction de la construction de la première centrale atomique biélorusse, le Président Loukashenko signa l'oukase suivant : « Prendre les mesures nécessaires pour traduire en justice l’entreprise unipersonnelle privée “Institut de radioprotection Belrad” […] ainsi que les personnes coupables de tolérance envers les infractions commises par cette entreprise… ». Le physicien usa ses dernières forces pour contrer l'attaque mais, épuisé, décéda l'année suivante.
Les menées de Lenfelder ayant été dénoncées par nos soins après ses offres de service au Japon en 2011, où il a continué de dénigrer l'action de BELRAD, son texte de janvier 2007 a été retiré de la base de données de l'Otto Hug Institut. C'est pourquoi nous le portons à la connaissance de chacun dans la base documentaire de notre site (année 2007), avec quelques commentaires en guise de bonus.
L'œuvre de BELRAD est considérable et unique. La réduction de ses moyens qui le fait entièrement dépendre de soutiens privés étrangers depuis près de neuf ans (le dernier soutien public date de 2005, apporté par l'Ambassade du Japon à Misnk) a contraint l'institut à sélectionner soigneusement ses interventions. Pour ce faire il a établi deux ATLAS (1 et 2), terminés en 2007, des contaminations corporelles des enfants des zones contaminées pour retenir prioritairement les villages les plus à risque. Depuis quelques années le nombre d'enfants suivis se monte à environ 25 000 qui font l'objet de deux mesures de leur radioactivité corporelle par an. Ceux qui le nécessitent reçoivent une boîte de comprimés de Vitapect, pour une cure d'environ un mois. Ce chiffre de 25 000 représente 8% environ de tous les enfants vivant dans des régions contaminées.
En 18 ans près de 460 000 mesures de la radioactivité corporelle ont été archivées, une base de données unique au monde. Elles s'ajoutent aux quelques 400 000 mesures de la contamination des aliments.
Un manuel de radioprotection est diffusé depuis 2003. Sa version japonaise a connu un immense succès lors de sa publication en septembre 2011 au Japon. Une version française est disponible depuis 2012 sous le titre Après l'Accident Atomique. Des versions anglaise, allemande et norvégienne viennent d'être publiées en 2013 et 2014.
Dès fin mars 2011 BELRAD s'est engagé aux côtés des associations et des scientifiques japonais. Le premier geste symbolique de solidarité a consisté en l'envoi de 2 caisses de flacons de Vitapect. Depuis, les échanges d'informations sont permanents : visites de militants, de journalistes et de scientifiques et médecins japonais à Minsk, voyages d'étude de BELRAD au Japon. Outre qu'elle les guide dans leurs actions, la transmission de l'expérience de l'Institut apporte aux japonais des informations solides pour résister à la désinformation des autorités internationales de radioprotection et aux dispositions inappropriées prises par le gouvernement japonais.
Aujourd'hui, en fait depuis plus d'un an, l'Institut affronte une évolution économique marquée par un renchérissement important du coût de la vie et du taux des taxes.
C'est la conséquence de la promesse électorale de Lukashenko d'accroître les salaires des fonctionnaires. Trois collaborateurs de BELRAD, soit 10% des effectifs, ont donné leur démission car ils n'arrivaient plus à joindre les deux bouts. Il faut donc absolument et rapidement renflouer la trésorerie de l'Institut pour que son principal soutien financier et moral, l'association Enfants de Tchernobyl Belarus, trouve le temps de développer ses activités afin de relever le défi de maintenir BELRAD, comme elle l'a fait en 2001 à l'appel de Vassily Nesterenko lorsque l'Institut était entré dans une phase de collapsus financier.
1)
Il a rédigé la préface du livre de Alexey Yablokov, Vassily Nesterenko et Alexey Nesterenko cité en note 6 du chapitre 3.
4)
Lors de ses survols du réacteur en feu, le niveau de radiation à l'intérieur de l'hélicoptère oscillait entre 3 et 4 Sv/h (1h30 → mort)
5)
D'une liste partielle de 27 de ces 50 villages, 11 furent finalement enterrés au début des années 90 pour dissuader tout retour…
7)
Le centre atomique où Nesterenko dirigeait le projet de centrale nucléaire mobile PAMIR se trouve sur le territoire de la commune de Sosny, près de Minsk. Sosny est le pluriel de sosna et signifie donc « Les Pins » (il n'y a pas d'article en russe).
8)
Il acquit 7 fauteuils ad-hoc de fabrication ukrainienne. Toujours en service aujourd'hui, ils s'avèrent plus précis et fiables que la plupart des équipements disponibles sur le marché. Leur calibration est vérifiée chaque année au moyen d'un mannequin radioactif.
10)
En décembre 1999 Y. Bandazhevxky fut condamné à 8 ans de prison pour corruption. Les acteurs gênants se voyaient réduits à l'impuissance les uns après les autres.
11)
Profitant de Tchernobyl pour se faire connaître, il créa le Otto Hug Institut (qui fut membre de la CIPR), et proposa ses services pour traiter les cancers de la thyroïde. Très influent il est financé par plusieurs dizaines d'entreprises et d'institutions politiques et associatives. Pour rester dans les bonnes grâces des dirigeants de ces pays, il approuva publiquement la guerre menée par Poutine en Géorgie et, tout aussi publiquement en donnant à croire qu'il était agréé par le comité de surveillance envoyé par l'Europe, certifia « sincères » les élections présidentielles biélorusses de décembre 2010, condamnant sans réserve les manifestations des opposants. Il a joué un rôle actif et rétribué dans les programmes européens ETHOS et CORE visant à évincer BELRAD.
12)
En fait neuf, financés chacun par une ONG. Il n'y a plus aucun crédit public pour un contrôle indépendant de la radioactivité. Les enfants des écoles apprennent à opérer ces matériels et sont ainsi associés à la radioprotection des villages où ils vivent.
13)
Ce n'est qu'après le décès de Vassily Nesterenko en août 2008 que le projet de centrale nucléaire biélorusse prit forme. Moscou finance et construit. Les travaux viennent de commencer.