APPEL À FINANCEMENT

Sauver l'Institut de radioprotection Belrad du professeur NESTERENKO, une source d’information et de recherche indépendantes sur les conséquences sanitaires de Tchernobyl.
Peu à peu le nouveau batiment Belrad se construit (Novembre 2004)

Si nous voulons connaître le véritable impact de la catastrophe de Tchernobyl et protéger au moins les enfants qui en souffrent et en meurent, nous devons disposer de sources d'information fiables, en particulier dans les pays les plus touchés : l'Ukraine, la Russie et le Bélarus. Il faut que des recherches puissent être conduites par des scientifiques indépendants du lobby nucléaire, capables de résister aux pressions de leur pays.

Depuis que le recteur de l'Institut de médecine d'état de Gomel, le Professeur Youri Bandajevsky, a été condamné sans preuves pour corruption à 8 ans de prison (le 18 juin 2001), parce qu'il a sévèrement critiqué la politique du ministère de la Santé du Belarus, l'Institut Belrad du Professeur Nesterenko reste le seul témoin actif et encore libre de s'exprimer sur la grave situation sanitaire dans les territoires contaminés par la catastrophe de Tchernobyl.

Depuis 17 ans, deux millions de personnes, dont 500 000 enfants, subissent la contamination chronique par le césium 137, via la nourriture, dans les villages du Belarus. Selon l'affirmation du président de l'Académie des sciences de Minsk, 80% des enfants du pays sont aujourd'hui malades, alors qu'ils n'étaient que 20% avant l'accident de 1986 (audition parlementaire du 20 avril 2000). Les médecins praticiens des 1100 villages contaminés sont désemparés devant le nombre de malformations, d'avortements, de morts périnatales, de pathologies du foie, des reins, des yeux, des organes endocriniens, du système immunitaire. Des troubles cardiaques avec atteinte dégénérative du myocarde, décrits par le Professeur Bandajevsky, provoquent des morts subites, qui surviennent à tous les âges même chez l'enfant. Une relation quantifiable a été montrée par les recherches conjointes de Bandajevsky et Nesterenko entre la fréquence et la gravité de ces pathologies nouvelles et le taux d'accumulation du césium 137 dans l'organisme.

Cependant, les agences des Nations Unies, - AIEA, UNSCAER, OMS, - responsables de la gestion des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, liées par un Accord de “confidentialité” pour la sauvegarde de l'image de l'industrie atomique (Accord de 1959), ne reconnaissent que 31 morts, 200 cas d'irradiations aiguës et 2000 cancers de la thyroïde. De ce fait, aucun financement international n'est affecté au traitement des malades ni à la recherche sur l'action des faibles doses de césium 137 incorporé dans l'organisme des habitants contaminés par la nourriture de production locale. Les victimes de Tchernobyl, réduites à l'état de cobayes que des scientifiques et experts occidentaux observent sans les soigner, sont privées d'une radioprotection digne de ce nom. L'opinion publique est désinformée sur les véritables conséquences de la pire catastrophe technologique de l'ère industrielle.

Le professeur Nesterenko

Physicien de haut niveau, académicien, directeur de l'Institut d'énergétique nucléairede l'Académie des sciences du Belarus, le Professeur Vassili Nesterenko, limogé de son poste en 1987 comme alarmiste et semeur de panique pour avoir réclamé dès les premières heures l'évacuation des habitants dans un rayon de 100 kilomètres de la centrale en feu, quitte cet institut d'état en 1990 et crée avec le soutien de Andrei Sakharovet deAnatoly Karpov l'Institut de radioprotection indépendant “Belrad”, pour venir en aide aux enfants des territoires touchés par les retombées radioactives. Dans les villages les plus contaminés du Belarus il organise 370 Centres locaux de contrôle radiologique (CLCR), où il forme les médecins, les enseignants et les infirmières à la radioprotection. Il instruit aussi les familles sur la façon de traiter les aliments pour diminuer la contamination. Financés d'abord par le Comité Tchernobyl (Comtchernobyl) du gouvernement, pendant la brève période de “démocratisation”, les CLCR sont réduits au nombre de 60 (dont 20 financés par des associations occidentales), suite à la reprise en mains de la situation par le lobby atomique (AIEA, OMS et leurs correspondants de référence au Ministère de la santé de Minsk). La position officielle des agence de l'ONU justifie et oriente la politique de minimisation du gouvernement du Belarus, qui n'a pas les moyens financiers pour reconnaître et affronter comme il se doit le désastre sanitaire.

Dès 1990, Nesterenko renonce à tout espoir d'une aide interne au pays qui soit à la hauteur de la situation et s'adresse aux associations et ONG occidentales de France, Allemagne, Belgique, Irlande, Autriche, Italie, Espagne, Norvège, Suède, Grande Bretagne. Au cours des ans, certaines de ces organisations lui financent l'achat de 7 spectromètres pour rayonnement humain (SRH) et lui donnent 8 ambulances-minibus. Ces laboratoires mobiles permettent aux spécialistes en radioprotection de l'Institut Belrad d'atteindre les villages les plus éloignés, de mesurer la contamination des enfants et des produits alimentaires, et d'instruire les habitants. Depuis 1991, Belrad a accumulé plus de 350 000 mesures de produits alimentaires et a mesuré la charge en radiocésium de 190 000 enfants. Cela a permis d'établir que seulement 10-15% des enfants ont une dose de contamination inférieure à 0,1 mSv/an par le césium 137 via la nourriture et que les contaminations maximales atteignent 6-10 mSv/an (4000-7000 Bq/kg).

A partir de 1996, Nesterenko et Bandajevsky travaillent en parallèle

Nesterenko sillonne les villages et concentre ses mesures sur la contamination interne de l'organisme par le césium137 au moyen de SRH. Pour l'étude de l'action du césium sur les tissus il fournit à Bandajevsky et aux chercheurs de l’Institut Gomel des gamma-radiomètres automatiques de sa fabrication, qui leur permettent de mesurer au cours d'autopsies le taux de Cs137 par kg. de l'organe étudié. Les deux instituts montrent qu'avec un régime alimentaire pauvre en Cs137 chez l'enfant et l'animal de laboratoire, on peut éviter des dommages irréversibles au niveau des organes vitaux. Des voies de recherche totalement nouvelles sont ouvertes. Elles sont ignorées, boycottées par la science et par la médecine officielles. En 1996, Nesterenko adopte avec succès l'additif alimentaire à base de pectine de pommes, recommandé par le Ministère de la santé ukrainien comme adsorbant du césium137 (Cs137). En un mois de traitement la charge en radionucléides de l'organisme de l'enfant peut baisser de 60-70%. Grâce à l'aide financière des organisations occidentales plus de 70 000 enfants biélorusses ont pu bénéficier gratuitement de cures de cet adsorbant à base de pectine, produit par Belrad, au cours des dernières années.

L’année 1999, un tournant pour les 2 chercheurs

En avril 1999, en effectuant des mesures sur SRH dans 45 villages, mesurés précédemment par le ministère de la Santé, Nesterenko démontre que les doses de contamination des enfants ont été diminuées dans le Registre des doses du ministère de la Santé d'un facteur 6-8. De son côté Bandajevsky envoie un rapport au Président Loukachenko, sur le gaspillage de 16 milliards de roubles par l'Institut du ministère chargé d'effectuer des recherches sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl. Le Conseil de Sécurité du Belarus, responsable de la santé de la population oblige le ministère de la Santé à retirer le Registre des doses et l'invite à le revoir “d'urgence sur la base des conclusions” des deux scientifiques… Quelques semaines plus tard commence une campagne de dénonciation par lettres anonymes contre le Professeur Bandajevsky qui, dans la nuit du 13 juillet 1999, est arrêté sur la base du décret de Loukachenko contre le terrorisme et jeté en prison.

Pendant toute l'année 2000, le ministère de la Santé tente de soumettre l'activité de l'Institut Belrad à son autorisation. La mesure sur SRH n'étant pas un acte médical, Nesterenko refuse de se plier à ce diktat du ministère, qui marquerait la fin de son indépendance, et doit recourir au ministère des Situations d'Urgence, à celui de la Justice et à une expertise internationale, pour obtenir provisoirement gain de cause. Toutefois, par une décision arbitraire, le ministère de la Santé ordonne à toutes les structures sanitaires régionales de rompre leurs contrats de collaboration avec Belrad, portant ainsi un grave préjudice aux enfants de ces régions. L'épouse et collaboratrice du professeur Bandajevsky, Galina Bandajevskaya, pédiatre et cardiologue, est chassée de l'Institut de Gomel, où elle était titulaire de la chaire des maladies cardiaques de l'enfant. Depuis le 2 septembre 2002, elle travaille à Belrad. La méthode et l'orientation des recherches de Bandajevsky vivent encore dans ce dernier retranchement.

Aujourd'hui la situation de l’Institut Belrad est devenue très précaire

Jusqu'en 2001 l'Institut bénéficiait d'une subvention répartie sur plusieurs années de la fondation américaine McArthur de Chicago qui s'élevait à ~ 60000 $ US par an, ce qui assurait la moitié des finances nécessaires à son fonctionnement. Mais, suite à la déterioration des relations politiques entre les États-Unis et le Bélarus, la fondation McArthur a cessé son aide financière au Bélarus et a déplacé ses activités vers la Russie. A la suite quoi l'activité a été réduite et les collaborateurs de l'Institut ne reçoivent depuis janvier 2001 que 70% du salaire qui leur est dû. Quatre jeunes collaborateurs ont dû quitter l'institut en 2002 et au début de 2003.

Belrad est un institut non gouvernemental, sans but lucratif. Son personnel est composé de 40 collaborateurs - techniciens et spécialistes en radioprotection, - dont 3 professeurs. L’Institut doit quitter prochainement les locaux prêtés par une association orthodoxe. Il faut l'aider à trouver sa demeure propre. Différentes solutions ont été étudiées. La moins coûteuse et la plus appropriée s'avère la construction de 600 m2 devant accueillir des locaux pour la production de l'adsorbant à base de pectine “Vitapect”, des laboratoires (radiométrie, contrôle et tests des radiomètres, SRH, CLCR), l'administration, la salle des chaudières, bains, sanitaires, douches et 100 m2 habitables pour stagiaires des villages en formation à la radioprotection et médecins et chercheurs étrangers en visite de collaboration à l'Institut. Le président du Département biélorusse de l'Académie internationale d'écologie, docteur Evguéni Chirokov, propose de construire un bâtiment solaire de Haute Qualité Environnement, susceptible de recevoir des subsides européens. Mais, pour financer le terrain, la construction du bâtiment et les différents branchements et raccordements d'ingénierie (électricité, eau, téléphone, canalisations), il faut réunir : ;#;120 000€;#; Cette somme peut être divisée en 6 tranches de 20.000 euros par mois. Si l’argent rentre régulièrement, les travaux pourraient être terminés dans 6 – 8 mois. La première tranche est déjà financée. 200 personnes donnant chacune 100 euros assurent une autre tranche. Mais, même les sommes plus modestes sont les bienvenues, à adresser à : ;#;“Enfants de Tchernobyl Belarus”;#;

L’Association “Enfants de Tchernobyl Belarus” s’est constituée le 27 avril 2001, avec

Solange Fernex -France- présidente de l'association, Députée Européenne honoraire, présidente de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté,WILPF, section française.
Vassili Nesterenko -Bélarus- vice-président de l'association, physicien spécialiste en radioprotection, membre de l'Académie des sciences du Bélarus, directeur de l'Institut de radioprotection “Belrad”. Galina Ackerman -France- secrétaire générale de l'association, journaliste, traductrice du livre de Svetlana Aleksievitch “La Supplication”. Wladimir Tchertkoff -Italie- secrétaire général adjoint de l'association, journaliste retraité de la Télévision Suisse. Michel Fernex -Suisse- trésorier de l'association, médecin retraité, Professeur émérite, Faculté de Médecine de Bâle, ex-membre de Comités Directeurs de TDR (Programme spécial de Recherche pour les Maladies Tropicales), OMS.

“Conformément aux lois de la République du Bélarus en matière d'aide humanitaire, cette association, qui doit avoir parmi ses membres un ou des citoyens biélorusses, facilitera le transfert de financements destinés à la protection prophylactique et médicale des enfants. En dehors de cet aspect juridique et administratif, qui exempte d'impôts les donations provenant de l'étranger, le but de l'association est d'apporter toute l'aide possible aux travaux de haute compétence scientifique des Professeurs Nesterenko et Bandazhevsky dans leur œuvre de secours aux enfants dans les régions du Bélarus contaminées à la suite de la catastrophe de Tchernobyl, y compris l'organisation de cures de ces enfants en France. Cette association encourage le parrainage de communes ou d'écoles des régions sinistrées, par des communes ou des écoles françaises.“