Les enfants de Tchernobyl sont les cobayes de l’industrie nucléaire mondiale


Un combattant solitaire


   Wladimir Tchertkoff

Envoyé par la télévision suisse sur les terres de Tchernobyl, en novembre 1990, quatre ans et demi après l'accident à la centrale atomique, j'ai découvert l'existence d’Anatoli Volkov grâce au journal Izvestia qui, profitant largement de la politique de Gorbatchev, donnait des informations quasiment subversives de l'avis des communistes qui subissaient la glasnost. L'article narrait le combat passionné d'un homme solitaire dans les forêts et les campagnes contaminées de la Biélorussie contre la désinformation officielle. Il se heurtait à l'hostilité des pouvoirs locaux, mais s’était acquis le soutien des populations et la solidarité des militaires mobilisés dans la décontamination des territoires. Il connaissait à fond la plaine de Polessié pour y avoir étudié pendant des années les effets écologiques de l’industrialisation.

— « Cette zone est très radioactive. J'ai mesuré partout. Ici, près de l'école abandonnée où nous nous trouvons en ce moment, il y a 200 curies. C'est plus ou moins le niveau qu'on trouve près de la centrale de Tchernobyl. Là-bas il y a du plutonium et d'autres substances lourdes dérivées de l'uranium, comme le strontium etc. Ici, nous avons du césium 137. Le même césium que sur le territoire de la centrale. Nous avons découvert paradoxalement que les territoires distants comme celui-ci, à 200-300 kilomètres de la centrale, sont contaminés. Quand j'ai mesuré la radioactivité émanant des enfants sur les spectromètres, j'ai décidé de faire connaître la vérité à tout un chacun, à chaque médecin. La région de Polessié est génétiquement très riche, la population est constituée de Polonais, Biélorusses, Ukrainiens qui vivent ici. Les enfants sont très beaux. J’ai vu venir par milliers ces enfants se faire mesurer la radioactivité du corps… Leurs mamans les avaient faits beaux, les petites filles étaient si jolies avec leurs yeux noirs et leurs rubans dans les cheveux… Elles prenaient place sur le siège du spectromètre et je voyais sur l’écran le verdict “ radioactive ”, “ radioactif ”… Pour moi c’était une véritable tragédie. Je voyais leurs yeux et je souffrais de voir que nous leur mentions, que nous ne leur disions rien. Je voyais avancer une tragédie dont personne ne voulait assumer la responsabilité. J’en souffrais moralement. C’est à ce moment-là, devant les yeux tristes de ces enfants qui comprenaient bien qu’ils ne se rendaient pas à une fête, que je me suis juré à moi-même de ne jamais les trahir et de faire connaître la vérité quel qu’en soit le prix. Il faut absolument dire toute la vérité. Nos journaux ont toujours dit qu'il y a eu une émission de 50 millions de curies. De même que l'Agence internationale de l'énergie atomique. Tandis que nous avons eu une émission d’environ un milliard de curies! Environ un milliard de curies! Il n'y a jamais rien eu de semblable au monde. Je pense qu'il y a des personnes honnêtes sur terre. Je le crois. Seulement, il faut que les gens soient au courant. Si personne n'entend et ne voit rien, personne ne saura rien. Il faut utiliser cette tragédie au profit du monde entier. Si nous nous comportons avec légèreté devant Tchernobyl ce sera notre fin à tous. Nous devons faire ici un travail approfondi. En commençant par les hommes. Faire des recherches très sérieuses pour la communauté mondiale. Ce doit être un enseignement sur ce qu'il ne faut plus faire. Un enseignement sur les risques des armements et de l'énergie atomique pacifique pour l'homme, l'écologie, la planète. Un environnement totalement nouveau s'est formé ici. L'homme ne peut s'y adapter. Nous nous débattons. Nous ne pouvons pas aller sur la lune. Nous sommes condamnés à vivre ici. Que pouvons-nous faire? Nous devons chercher une solution. »

Deux scientifiques intègres

J'ignorais, au moment où j’écoutais l'appel désespéré d’A.Volkov, que deux autres solitaires extraordinairement compétents se lançaient dans le même combat de protection des enfants dans les territoires contaminés : le physicien Vassili Nesterenko, expert en radioprotection, et le plus jeune docteur en anatomopathologie d'URSS, le chercheur Youri Bandajevsky dont les travaux allaient constituer un cauchemar pour l'industrie nucléaire et le conduiraient en prison. Ils ne se connaissaient pas alors. Ces hommes étaient destinés à s'unir quelques années plus tard à d'autres, en Occident, contre la volonté d'ignorance et les mensonges qui recouvrent encore aujourd’hui la catastrophe de Tchernobyl. 1)

Face à l'inaction du gouvernement Soviétique, qu'il a critiquée dès les premières heures de l’accident en réclamant l'évacuation immédiate des habitants dans un rayon de 100 kilomètres de la centrale, le Professeur Vassili Nesterenko, physicien de niveau international, Membre de l’Académie des Sciences du Bélarus dont il dirigeait l’Institut de l’énergie nucléaire, limogé de son poste en juillet 1987 comme alarmiste et semeur de panique, quitte définitivement cet institut d'état en 1990 et crée avec le soutien de Andrei Sakharov l'Institut de radioprotection indépendant “Belrad”, pour venir en aide aux enfants des territoires touchés par les retombées radioactives. Dans les villages les plus contaminés du Bélarus il organise 370 Centres locaux de contrôle radiologique (CLCR), où il forme à la radioprotection les médecins, les enseignants, les infirmières du lieu : il met gratuitement à la disposition des populations des zones contaminées les moyens de contrôler la radioactivité des produits alimentaires.

En 1994, «L’Institut Belrad», avec l’aide d’ONG occidentales, introduit des fauteuils mobiles pour l’anthropogammamétrie humaine qu’il perfectionne. Ces spectromètres mesurent la radioactivité dans le corps humain et sont reliés à un ordinateur qui enregistre les rayonnements gamma spécifiques des radionucléides incorporés : le césium 137. Aujourd’hui, 21 ans après la catastrophe, Nesterenko est le seul scientifique qui mesure systématiquement la radioactivité artificielle interne. Ses mesures ont révélé des contaminations huit fois plus élevées que celles publiées par le ministère de la Santé biélorusse, qui se contente de faire des extrapolations approximatives et fausses à partir de la radioactivité des sols et des produits alimentaires et qui a tenté de le bloquer. Son activité étant légale, il n’a pas réussi à le faire plier. En 12 ans, 284 000 enfants ont été mesurés par «Belrad», parmi lesquels seulement 10-15% ne nécessitaient pas de radioprotection obligatoire.

En 1996, Nesterenko adopte avec succès l'additif alimentaire à base de pectine de pommes, recommandé par le ministère de la Santé ukrainien comme adsorbant du raduiocésium (Cs137). La molécule de la pectine se combine avec la molécule du Cs137. N’étant pas assimilable par l’organisme, elle en accélère l’élimination. En un mois de traitement la charge en radionucléides de l'organisme de l'enfant peut baisser de 60-70%.

Dans la même période, Nesterenko fait la connaissance du professeur Youri Bandajevsky, qui effectue, depuis 1991, à l’Institut Médical de Gomel qu’il dirige, des recherches sur les pathologies nouvelles chez les habitants des territoires contaminés. Il découvre que le Césium137, incorporé à faibles doses avec les aliments contaminés, détruit progressivement tous les organes vitaux, qui l'accumulent à des concentrations inégales et bien plus élevées que la moyenne corporelle. Avec sa femme Galina, pédiatre et cardiologue, Bandajevsky a décrit la “cardiomyopathie du Césium ” : une nouvelle pathologie qui, de l'avis de certains scientifiques, portera son nom. L'insuffisance cardiaque devient irréversible à partir d'un certain seuil et durée d'intoxication par le Césium. La mort subite peut survenir à tous les âges, même chez l'enfant.

Les deux instituts montrent qu'avec un régime alimentaire pauvre en Cs137 chez l'enfant et l'animal de laboratoire, on peut éviter des dommages irréversibles au niveau des systèmes (notamment immunitaire) et des organes vitaux. Des voies de recherche totalement nouvelles pour la science sont ouvertes.

Ces deux scientifiques allaient à l’encontre de la version diffusée à l’échelle internationale par l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) depuis 1996, dix ans après la catastrophe de Tchernobyl, affirmant que l’accident avait provoqué en tout 32 morts et 2000 cancers de la thyroïde chez l’enfant 2). Selon la version officielle, les victimes de Tchernobyl souffraient essentiellement de «radiophobie et de stress». Bandajevsky, pour avoir diffusé publiquement le résultat de ses recherches qui allaient à l’encontre de ce dogme a été mis en prison puis en relégation de 1999 à 2005. L’Institut de Gomel dût changer d’orientation de recherches.

Nesterenko, qui a subi de fortes pressions et a échappé à 2 attentats dans les années 90, fait l’objet d’une autre stratégie : celle de l’étranglement par manque de subsides. Dans un premier temps il a été soutenu par la fondation américaine Mac Artur, jusqu’au moment où il y a eu rupture diplomatique entre les USA et le Bélarus, puis par le ministère de l'Environnement et de la Sûreté nucléaire d'Allemagne, qui ne finance plus ses projets. Les ONG citoyennes, comme l’association franco biélorusse Enfants de Tchernobyl Belarus, dont V.Nesterenko est vice président, servaient d'appoint. Aujourd’hui elles sont son seul soutien.

La guerre à la pectine de pommes

En 1996, un groupe de chercheurs français, dénommé ETHOS, vient s'appuyer sur le CLCR du village Olmany géré par le Professeur Nesterenko, pour recueillir ses données de mesures radiologiques et se former à la radioprotection dans le laboratoire sans précédent des territoires contaminés de Tchernobyl. ETHOS est une émanation du CEPN (Centre d'étude sur l'évaluation de la protection dans le domaine nucléaire), créé par EDF et par le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) : le lobby nucléaire français est activement représenté! La santé des habitants ne figurant pas parmi les compétences statutaires de cette organisation, que venait-elle faire ici ? Un de ses dirigeants a laissé échapper cet aveu : « occuper le terrain ».

En prévision d’un accident majeur en occident, dont l’AIEA elle-même n’exclut pas la possibilité, un des objectifs d'ETHOS est d'écrire pour l'Union Européenne un ouvrage sur la gestion des régions contaminées par des radionucléides de longue durée de vie, en définissant “un dispositif de gestion durable de la qualité radiologique et de la confiance sociale”. Pendant trois ans, de 1996 à 1998, ETHOS capitalise les données des mesures du CLCR d'Olmany, sans estimer devoir indemniser la technicienne pour le surplus de travail occasionné. Une cohabitation fortunée et fructueuse pour les “experts” occidentaux, jusqu'au jour où ETHOS fait chasser Nesterenko d'Olmany et de 4 autres villages du district de Stoline par les autorités biélorusses.

Aujourd'hui, bien qu’incompétent pour les questions de santé, ETHOS se présente comme référence scientifique en radioprotection dans les territoires de Tchernobyl et coordonne le Programme CORE (Coopération pour la réhabilitation) souscrit par 13 partenaires internationaux, parmi lesquels le Programme de développement des Nations Unies (PNUD), l'Ambassade de France, l'Ambassade d'Allemagne, la Commission Européenne, la Direction pour le Développement et la Coopération de Suisse, L'UNESCO, la Banque mondiale.

Lancé en grande pompe à Paris en décembre 2003, ce Programme, qui fait abstraction des problèmes de santé dans une région où plus de 80% des enfants sont malades, alors qu’ils n’étaient que 20% avant la catastrophe de 1986, 3) prévoit un audit indépendant au bout de 5 ans d’activité, pour en évaluer l’efficacité.

Ce Programme se base sur une série d’actions qu’ETHOS a appris de Nesterenko. C'est lui, en effet, qui a créé, dès 1990, 370 centres locaux de contrôle radiologique des aliments (CLCR) dans les villages les plus contaminés; c'est lui qui a formé à la radioprotection les professionnels des villages (médecins, infirmières, maîtres d'école…); c'est lui qui instruit les enfants des villages, plus réceptifs que les adultes, pour qu'ils éduquent leurs parents dans les cuisines sur la façon de traiter les aliments; c'est lui qui fut le premier et le seul à mesurer systématiquement la contamination interne de l'organisme des enfants et à fournir ses données au ministère de la Santé et au professeur Bandajevsky, qui mettait ses données en relation avec les pathologies qu'il étudiait… Mais là s'arrête le parallélisme entre V. Nesterenko et les auteurs du programme ETHOS-CORE. Il y a une omission essentielle dans ce Programme, basé exclusivement sur la mémoire, la propagande écologique et l’optimisme (confiance sociale), qui en change totalement la nature et le rend inopérant par rapport au travail de radioprotection expérimenté et préconisé par Vassili Nesterenko : le problème de l'élimination des radionucléides du césium 137 incorporé dans l'organisme n'est jamais pris en compte mais au contraire combattu. En effet, l'adoption officielle de la prophylaxie par additifs alimentaires à base de pectine, réclamée par V. Nesterenko, changerait la nature de ce Programme européen de façon radicale. Car reconnaître à la pectine de pomme une efficacité et une utilité réelles, constater l'effet bénéfique sur la santé de cet adsorbant naturel qui accélère l'élimination des radionucléides de l'organisme, ferait reconnaître automatiquement qu'une contamination de masse existe réellement et qu'elle est bien causée par le césium137 répandu par l'incendie de Tchernobyl et non par le “stress”. En plus, pour la satisfaction des expérimentateurs européens que cela intéresse, la pureté biologique des cobayes humains observables reste fiable, leur charge corporelle interne en radionucléides n’étant pas altérée par l’adsorbant

Dans la critique que nous avons adressée aux promoteurs du Programme CORE le 18 juin 2003, nous signalions que la catastrophe sanitaire dans les territoires contaminés s’aggravait et s’amplifiait comme une épidémie majeure et que les populations contaminées, abandonnées depuis 17 ans par la communauté internationale, ne pouvaient pas attendre ces 5 années supplémentaires d’un projet qui ne prévoyait pas d’intervention médicale qualifiée. L'Institut “Belrad” se débat pour survivre dans de grandes difficultés économiques. Ses financeurs sont de modestes citoyens européens, adhérents d'ONG, qui défendent l'environnement et la santé. Suite aux critiques de ces associations à l'encontre des agissements d'ETHOS, Nesterenko a été inséré dans le Programme CORE, mais amputé de la possibilité de poursuivre son action de protection prophylactique des enfants contaminés, car ce Programme européen avalise «l’incompétence» d’ETHOS dans ce domaine et refuse jusqu’à maintenant de financer la distribution de la pectine.

Le bilan comparatif de mesures (publié par Nesterenko dans le bulletin n°28 d’octobre 2005) entre les résultats obtenus sans pectine dans le cadre du Programme CORE (période de mai 2004 - avril 2005), et ceux obtenus en 2000-2001, par l’Institut BELRAD avec « Vitapect » dans les mêmes villages du district de Braguine, dénonce l’échec de la stratégie de CORE : taux d’accumulation de Cs137 dans le corps des enfants inchangé et même augmenté en 2005 et diminué en quinze jours de traitement au « Vitapect » de 27, 32 et 35%, quatre ans plus tôt. Une impardonnable perte de temps et de santé pour les enfants contaminés, toujours privés d’une prophylaxie efficace à cause du refus de CORE de la financer 4).

Et dire qu’en 1981, une expérimentation minutieuse de longue durée, publiée sous les auspices de FAO/OMS dans Evaluation of certain food additives, concluait à une totale innocuité pour la santé de la pectine prise quotidiennement et sans limitations par les humains 5),6). A partir de là, il est logique de conclure que ceux qui font obstacle à l'utilisation de ce traitement simple, efficace et bon marché sont incompétents et qu’ils travaillent objectivement pour le lobby de l’industrie nucléaire et non pour la santé. Ils assument la responsabilité pénale de non assistance à personnes en danger.

Du point de vue de l’éthique médicale, il n’est pas admissible de mesurer de hautes doses de Cs137 dans les aliments et une forte charge dans l’organisme des enfants, sans leur fournir une cure de pectine (si ces enfants ne peuvent pas être évacué durablement). Ce serait comme trouver des bacilles de Koch dans les expectorations d’un enfant, sans traiter correctement sa tuberculose.

De nombreuses familles occidentales invitent chaque année des enfants pendant la période des vacances. Pour continuer à purifier et à protéger contre les radionucléides l'organisme d'un enfant qui s'en est partiellement libéré lors d'un séjour à l'étranger, il suffit d'une somme d'environ 110 par an : c'est le coût de l’adsorbant à base de pectine et de mesures de la contamination de l'organisme de l'enfant. Mais la pectine seule ne suffit pas. Le séjour à l'étranger, ou dans un sanatorium avec alimentation propre, est nécessaire mais pas suffisant. En combinant les deux méthodes, il est possible de tenir l'enfant hors du danger de lésions graves à l'organisme par contamination. Les enfants pris au piège au Bélarus sont 500 000, ce qui fait 55 millions d'Euros. Cet argent n'existe pas. Le coût de deux journées de guerre des pays riches contre la Serbie (400 millions, estimation de la banque américaine Merryl Lynch) couvrirait un peu plus de 7 ans de soins. L'argent existe pour tuer, pas pour faire vivre. Au moment où j’écris cet article (23 janvier 2007), l’Institut Belrad, qui ne réussit à protéger qu’une infime partie des enfants fortement contaminés, n’à de financements pour continuer le travail que jusqu’à la mi-avril. Rien de certain ne se profile à l’horizon en ce moment pour sa survie.

Wladimir Tchertkoff


1)
Wladimir Tchertkoff, «Le crime de Tchernobyl␣. Le goulag nucléaire» Éd. Actes Sud, 2006

2)
Depuis le 5 septembre 2005, ce bilan a été révisé: 50 morts et 4.000 cancers de la thyroïde!

3)
Déclaration du Président de l'Académie des sciences du Belarus, en décembre 1999, confirmée par le Vice-ministre de la santé du Bélarus à l'audition parlementaire sur les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, en avril 2000.

4)
Compte rendu de l’Institut « BELRAD ». – « Le programme médical du projet CORE se limite pour l’instant à la collecte de données sur l’état de santé des habitants et sur l’effet sanitaire des faibles doses de radiation. Il est fort regrettable que la proposition des experts biélorusses concernant la réalisation des premières étapes du projet sur les mesures pratiques de radioprotection de la population (surtout des enfants), telles que l’introduction dans la ration alimentaire d’une prise régulière d’adsorbants à base de pectine, n’ait pas été acceptée dans le cadre du projet CORE. »

5)
The statement “ADI not specified” means that, on the basis of the available data (toxicological, biochemical, and other), the total daily intake of the substance, arising from its use or uses at the levels necessary to achieve the desired effect and from its acceptable background in food, does not, in the opinion of the Committee, represent a hazard to health. For this reason, and for the reasons stated in individual evaluations, the establishment of an acceptable daily intake (ADI) in mg/kg bw is not deemed necessary. – Twenty-fifth Report of the Joint FAO/WHO Expert Committee on Food Additives. WHO Technical Report Series 669. WHO, Geneva 1981

6)
M.Fernex, - Pourquoi la pectine de pommes ? Extrait du Document remis le 30 juin et le 1 juillet 2004 aux ambassades de Suisse et de France