A l'Ambassadeur plénipotentiaire de France
Monsieur Stéphane Chmelevsky
Minsk, le 13 juin 2006
Votre excellence Monsieur l'Ambassadeur !
Vassili Nesterenko
L'institut de radioprotection “belrad” est une organisation non gouvernementale qui dès 1990 fournit aux populations des régions du Bélarus contaminées par les retombées de Tchernobyl une information objective sur les niveaux de contamination des habitants et de leurs aliments par les radio-nucléides après la catastrophe.
Des efforts systématiques ont été déployés d'abord par les responsables du Comité Tchernobyl, puis par ceux de l'Académie des sciences du Bélarus et enfin par le Maison de la Charité pour contraindre l'Institut Belrad à cesser d'informer la population sur les effets négatifs de la contamination des produits alimentaires par le radio-césium.
Suite à cette situation, nous avons dû refuser leur participation en qualité de membres fondateursde l'Institut et transformer notre organisation ) partir du 19 mai 2005 en entreprise privée unitaire scientifique et technique Institut de Radioprotection IRP “belrad”.
Les projets humanitaires de l'IRP “belrad” étaient activement financés par le fondation MacArthur (1996-2001), le ministère de l'environnement et de sécurité radiologique d'Allemagne (2000 -07 septembre 2005), par les initiatives Tchernobyl de France, d'Allemagne, d'Autriche, d'Irlande et de Suisse.
L'institut “belrad” s'est fixé pour objectif de diminuer la dose d'irradiation des populations des territoires contaminés par Tchernobyl grâce à un suivi régulier du niveau de la contamination de leur organisme par des mesures directes au moyen de SRH, à un travail pédagogique continu et à la protection radiologique des enfants par des adsorbants (roduits à base de pectine).
En 2000, nous avons proposé au professeur Lengfelder (Allemagne) et au professeur Fernex (France) de procéder en commun à une étude sur l'efficacité des produits à base de pectine.
En 2001, au sanatorium “sources d'argent” (à Sviatogorsk) nous avons pu procéder au contrôle de l'efficacité des produits à base de petine pour la purification de l'organisme des enfants contaminés par le radio-césium au moyen d'un test double-aveugle, avec la participation de médecins français (la prof. Fernex) et biélorusses, grâce au financement de ce projet par la Fondation française de Mme Mitterand. Les tests ont montré que le taux de contamination de l'organisme par le césium 137 chez les enfants qui avaient pris durant 21 jours le produit à base de petine Vitapect avait baissé de 62,7%, alors que les enfants qui aaient pris un placebo n'ont vue leur taux baisser que de 13,9%.
En 2001-2003, un projet international (Bélarus, France, Belgique) en application du concept de la radio-protection par pectine fut mis en œuvre dans 10 écoles avec 1400 enfants dans la région de Narovlia. Pendant 18 mois, les enfants ont suivi 4-5 cures de pectine à des intervalles de deux mois, avec contrôle sur SRH de la baisse du taux de césium 137dans leur organisme. Ces tests ont montré que ce schéma de radio-protection fait baisser le taux de radio-césium dans l'organisme des enfants d'un facteur de 3 à 5, ce qui signifie que le nombre d'enfants malades diminue proportionnellement.
En 2004-2005, nous avons réalisé dans le cadre d'un projet international germano-biélorusse à la vérification de la bonne conservation du taux des oligo-éléments vitaux (Zn, Fe, Cu, K) dans le sang des enfants lors de la prise du produit à base de pectine Vitapect. Ce projet était financé par le Ministère de l'Environnement et de la sécurité radiologique d'Allemagne fédérale. Il fut réalisé de concert avec le Centre de recherches de Jülich (Allemagne), les médecins de l'Académie de formation continue du Ministère de la santé du Bélarus, les collaborateurs de l'institut “Belrad”, les médecins des sanatoriums biélorusses “Lesnyé Dali”, “Serebriannyé Klioutchi” et “Biélorussotchka”. Les résultats des analyses biochimiques du sang des 165 sujets (enfants dont les parents avaient donné leur accord pour qu'ils participent à ces tests) avant et après la prise du produit à base de pectine “Vitapect” ont montré que le taux des oligo-éléments vitaux dans leur sang était resté inchangé et que la prise de produits à base de pectine ne révélait aucun effet secondaire néfaste sur la santé des enfants.
C'est en se fondant sur ces résultats que l'Institut “Belrad”, de concert avec le Centre de recherche de Jülich et le professeur Fernex, présenta à TACIS et CORE le projet “Diminution de la dose d'irradiation des populations des districts de Braguine, tchetchersk et Slavgorod du Bélarus par le moyen d'un suivi radiologique des habitants, d'une formation radio-écologique continue et de la réalisation de mesures de radio-protection”.
A notre grand étonnement, ce projet - projet de structures non gouvernementales - fut soumis à l'approbation de l'Institut de Radiologie du comité ministériel“Comtchernobyl” et de l'institut de médecine radiologique et de l'économie de l'homme (Kapitonova). Il est évident que ces structures donnèrent une appréciation négative en soulignant que les enfants n'avaient besoin d'aucune protection radiologique.
A la réunion de CORE du 20 avril 2005, le professeur Lengfelder prit la parole pour se prononcer contre le projet et sa réalisation fut stoppée.
Monsieur l'Ambassadeur, je vous suis reconnaissant ainsi qu'à Monsieur l'ambassadeur d'Allemagne de n'avoir pas permis “d'enterrer” ce projet et d'avoir exigé une expertise indépendante. A la demande de Catherine Luccione (IRSN), l'institut “Belrad” a réuni toute l'information concernant l'expérience de l'utilisation de la pectine en Russie, Ukraine et au Bélarus dans son Bulletin d'information n° 28.
Le 17 mai 2006, une réunion d'experts se tint à l'Ambassade de France pour examiner la conclusion de l'IRSN. En février 2006, l'Ambassade de France avait envoyé la traduction en français du bulletin n°28 à l'IRSN. Cependant lors de cette réunion c'est la conclusion de l'IRSN de 2005 qui fut examinée. Malheureusement les experts de l'IRSN n'ont pas examiné le rapport de l'institut “Belrad” dans l'intervalle entre février et mai 2006.
La conclusion de compromis donnée par les experts n'interdit pas l'utilisation des pectines mais l'examen du projet a été reporté au mois de novembre 2006.
A partir de septembre 2005, la partie allemande a cessé de financer le projet “Les enfants fortement contaminés du Bélarus”.
Lors de la réunion du 17 mai 2006, le professeur Korzun de l'Académie des sciences médicales d'Ukraine a rendu compte des résultats du test d'efficacité de la purification de l'organisme de 500 écoliers de 4 écoles du district de Polessié del a région de Kiev en Ukraine. Ces tests réalisés du milieu d'avril au milieu de mai 2006 ont montré que la prise du produit à base de pectine “Vitapect” faisait baisser le taux d'accumulation du césium 137 dans l'organisme des enfants de 30 à 32%. Cependant ces faits ne furent pas pris en considération ni par les experts allemands ni par les experts français.
On dirait qu'ils sont prêts à étudier les mécanismes de l'action de la radiation sur la santé de nos enfants mais ne veulent rien faire pour baisser leur niveau de contamination ou les protéger. Cette attitude est en contradiction flagrante avec les normes éthiques internationales concernant le recherche médicale.
L'Institut “Belrad” est profondément convaincu qu'il n'y a pas de temps à perdre pour protéger la santé des enfants, qu'il faut leur faire prendre la pectine sur le champ.
Depuis sa création, l'Institut “Belrad” a pu examiner au moyen de SRH 275000 enfants, faire prendre de la pectine à 75000 d'entre eux et se convaincre de l'efficacité du produit.
Vous savez bien que le Ministère de la Santé et Komtchernobyl du Bélarus ne financent pas les travaux de l'Institut “Belrad” - le suivi de la contamination des enfants au moyen de SRH et la radio-protection des enfants par les additifs alimentaires à base de pectine. Le report d'une année entière du projet de l'Institut “Belrad” par CORE ainsi que du financement par l'Allemagne du projet “Les enfants fortement contaminés du Bélarus” nous prive des moyens financiers nécessaires pour poursuivre la radio-protection des enfants du Bélarus.
La situation actuelle est devenue critique: le seul institut non gouvernemental du Bélarus peut être obligé de fermer ses portes à cause du report du soutien de ses projets.
Au début du mois d'avril, je me suis adressé à monsieur l'Ambassadeur d'Allemagne en le priant de transmettre à la chancellerie du chancelier Angela Merkel ma demande de poursuivre le financement du projet commun “Les enfants du Bélarus fortement contaminés” que nous avions signé avec la paartie allemande. Je n'ai toujours pas reçu de réponse.
Je m'adresse à vous pour vous prier instamment de contribuer à accélérer l'acceptation par CORE du projet de l'Institut “Belrad”.
Je crains que si l'examen de notre projet est reporté à novembre, il sera trop tard.
J'espère pouvoir compter sur votre secours urgent.
Recevez mes sentiments respetueux
Le professeur V. Nesterenko